Pour l’édition 2024 du Tour Voile, qui débutera à Dunkerque le 26 juin prochain, un peu plus d’une centaine d’équipiers alterneront entre navigations côtières et hauturières. Les régates parcourront la mer du Nord et la Manche, pour se conclure le 14 juillet à Saint-Cast Le Guildo (Côtes d’Armor) après une étape belge (Blankenberge) et trois étapes normandes (Dieppe, Deauville, Le Havre). Cette compétition offre aux navigateurs une occasion unique de gagner en expérience, alliant sport de haut niveau et apprentissage. Depuis sa création en 1978, le Tour Voile, qui a accueilli de grands noms comme Franck Cammas, est devenu une partie intégrante de l’histoire de la voile en France.
Le Tour Voile incarne cette épreuve mythique qui, chaque été, déploie son scénario singulier le long des côtes françaises. Véritable tremplin de la course au large, l’événement permet aux jeunes marins d’acquérir une expérience inestimable en quelques semaines.
« Cette compétition permet d’affiner ses connaissances, ses sensations et ses réglages, tout en apportant une première idée du large », confie Yann Eliès, le directeur de course cette année.
Avec des parcours audacieux et des navigations techniques variées, le Tour Voile se vit en équipage. « C’est l’opportunité idéale de multiplier les chances de se faire une place à bord de différents bateaux, » ajoute-t-il.
Chaque participant apporte son propre bagage, qu’il soit déjà familiarisé avec le Figaro Beneteau 3 ou qu’il vienne d’autres horizons tels que le match racing ou la voile olympique. « Il y a des moments de partage d’expérience avec des marins issus de la régate entre trois bouées, se souvient Yann Eliès, également ancien coureur du Tour Voile. Ces derniers amènent une vision différente, plus précise, poussant les détails de l’excellence au maximum. On ressort de là avec de nouveaux outils. »
Pour Arno Biston, skipper du Figaro Tizh Mor en 2023, le Tour Voile a ouvert les portes de ses premières régates en Figaro Beneteau 3. « J’ai acquis le bateau en juin de l’année dernière, juste avant le début du Tour, dans l’optique de participer à de nombreuses régates et de partager cette passion avec d’autres. » À 29 ans, Arno a, depuis, intégré le prestigieux circuit Figaro Beneteau et participe aux courses du Championnat de France Elite de Course au Large.
Tour Voile, détecteur de talents
Depuis sa Renaissance en 2023, le Tour Voile a fait un retour en force avec le Figaro Beneteau 3, s’inscrivant désormais dans le cadre de l’Académie Figaro Beneteau, dédiée à l’essor des jeunes talents de la course au large. Une vision que partagent Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot, dirigeants d’Ultim Sailing et organisateurs du Tour Voile.
« À la création d’Ultim Sailing, participer à la détection des talents de demain faisait partie de nos fortes volontés, précise la société organisatrice. Quand la Fédération Française de Voile et la Classe Figaro Beneteau, deux ans plus tard, ont consulté pour identifier l’organisateur qui prendrait en charge la production exécutive du Tour Voile, nous ne nous sommes pas posés la question très longtemps de postuler. Avoir désormais en charge cet événement de grande envergure pour, dans un premier temps, trois années consécutives est un honneur non dissimulé. Parce que dès 2023, il a produit ce que nous étions allés chercher : les marins de demain. Le nombre de bizuths cette année au Championnat de France Elite de Course au Large, en forte croissance, le démontre. Ils viennent, pour 25% d’entre eux, de la précédente édition du Tour Voile. »
À seulement 19 ans, Timothy Long, marin britannique, a ainsi eu l’opportunité de se lancer dans sa première course en solitaire après avoir pris part au Tour Voile 2023.
« C’était un excellent moyen pour me préparer, explique-t-il. Mon coach m’a poussé à le faire et je ne le regrette pas ; cela m’a permis d’étoffer mon expérience de régatier et de mieux connaître la communauté française de course au large. De plus, courir sur un support monotype est vraiment différent de ce que je connais en Angleterre avec la jauge IRC. »
Le Figaro Beneteau 3, un support qui tend à se pérenniser
Cette année encore, le Tour Voile se courra en Figaro Beneteau 3, un support monotype, exigeant et marin, qui permet aux concurrents de se mesurer à armes égales.
« Ce support tend à favoriser la navigation hauturière, souligne Yann Eliès, mais il permet également de s’amuser sur des parcours côtiers. Il est important que le Tour Voile démystifie ce support pour que les jeunes marins osent se lancer et voient qu’il n’est pas inaccessible. C’est à mes yeux, le support idéal. On peut facilement naviguer à quatre, et c’est un bateau sûr. »
Aussi, les équipages doivent embarquer au moins une femme et deux jeunes âgés de 16 à 26 ans, offrant à ces derniers la possibilité de naviguer aux côtés de skippers plus expérimentés. « Ces critères sont primordiaux pour permettre à la jeunesse de découvrir le Figaro Beneteau 3, avec l’espoir d’intégrer ce circuit en double ou en solitaire, qui est pour moi la crème », constate Arno Biston.
En retrouvant un support habitable, le Tour Voile redevient un vecteur de formation et de transmission, visant à faire émerger de nouveaux talents. Des aventures remplies de compétitions acharnées, d’authenticité et de simplicité, incitant les navigateurs à revenir d’une édition à l’autre. Timothy Long espère pouvoir de nouveau y participer en 2025 avec son propre bateau et le faire ainsi découvrir à d’autres Anglais. Il en est persuadé : « C’est le rythme parfait pour entrer dans la course au large. »
Ils ont dit :
Pour Corinne Migraine, Vice-présidente de la Fédération Française de Voile :
« Il était nécessaire de recréer la dynamique de formation des jeunes à la course au large. Une formation que nous avons eue pendant des années et qui a donné naissance à de grands navigateurs que nous avons retrouvés à la fois dans la course au large, le match racing… mais il a été aussi le vivier de futurs amateurs passionnés, régatiers ou non. Tous ces marins sont passés par le Tour Voile. Pendant quelques années, il a changé de physionomie, jouant un rôle intéressant, mais il n’existait plus de formation de voile hauturière.
Aujourd’hui, nous avons relancé cette initiative avec un enthousiasme général, mettant l’accent sur la jeunesse. Cela implique un projet court, avec des budgets maîtrisés, favorisant la participation des jeunes et des femmes, par le biais de quelques contraintes nécessaires. Le concept de tutorat est également très intéressant. Comme le compagnonnage existe dans le monde professionnel, il devrait exister dans notre domaine, qui est, lui aussi, très professionnel de nos jours. La voile est un apprentissage long ; malgré notre passion, notre fougue, il est essentiel de ne pas précipiter les étapes de l’apprentissage. Le Tour Voile offre une étape qui me semble indispensable à cet égard. Nous devons continuer à alimenter un programme pour tous, notamment pour la voile amateur. Il faut faire attention à cet équilibre et, le Tour Voile est là aussi absolument nécessaire dans notre paysage. »
Pour Jean-Bernard Le Boucher, Président de la Classe Figaro Beneteau :
« Le Tour Voile est un projet majeur pour l’Académie Figaro Beneteau, un circuit conçu pour les jeunes navigateurs désireux d’atteindre le plus haut niveau en Figaro Beneteau 3. Ce programme prépare les participants à évoluer vers le circuit professionnel. En s’inscrivant dans cette démarche, le Tour Voile offre une expérience unique de navigation en équipage sur un bateau monotype. Les équipages, composés de quatre membres, devront donc être les meilleurs pour prétendre à la victoire. Naviguer en équipage facilite grandement la transmission, permettant un apprentissage accéléré. L’objectif de la Classe Figaro Beneteau est de montrer que ce bateau n’est pas élitiste, mais qu’il est à la portée des marins qui savent naviguer. C’est un bateau évolutif, rapide, raide à la toile, qui promet de belles sensations. Nous sommes engagés avec la Fédération pendant trois ans, avec encore une édition prévue en 2025, mais notre ambition est de pérenniser cet engagement. Le but est de montrer que le Figaro Beneteau 3, constitue le tremplin idéal pour progresser vers le double puis le solitaire. Le Tour Voile est l’épreuve qui convient parfaitement pour cela. »