En cette journée de fête nationale, le Tour Voile célèbre avec éclat l’équipage triomphant après un finish exceptionnel. Dunkerque Voile n’a pas démérité de voir son nom inscrit sur le prestigieux Trophée du Yacht Club de France.
Cette 45e édition a tenu toutes ses promesses, offrant un spectacle palpitant et un podium âprement disputé, maintenant la flotte et les suiveurs en haleine jusqu’à la dernière course.
Dunkerque Voile, skippé par Arthur Meurisse, s’impose donc au terme d’un périple ayant démarré le 28 juin, à Dunkerque. Auray Quiberon by Orlabay et Projet de l’Arche au Havre complètent le podium final.
Cette ultime journée s’est révélée aussi interminable qu’un jour sans vent pour les équipages du Tour Voile, partis des pontons ce dimanche, vers 9h. Éole, d’humeur paresseuse, ne daigna se manifester qu’en fin de matinée, permettant enfin à la flotte de s’élancer peu après 13h, toujours dans un vent très léger, sur un parcours construit de 9 milles. Les deux rappels généraux de la 21e course trahissaient leur impatience de se mesurer une fois de plus sur le magnifique plan d’eau de Saint-Cast-le-Guildo, à l’occasion du Grand Prix de la Région Bretagne.
La victoire sur la dernière manche
Les 14 équipages du Tour Voile ont fait preuve d’un incroyable esprit sportif en mer sans jamais oublier le fairplay tout au long de la compétition. Cette journée de dimanche en a encore apporté la preuve, notamment avec le trio de tête au classement général provisoire se bagarrant jusqu’au bout pour prétendre à la victoire. Rarement un final n’aura été aussi haletant !
À l’issue de la 21e course, Auray Quiberon by Orlabay, en terminant premier, parvient à rattraper son retard de point sur Dunkerque Voile, créant ainsi une nouvelle égalité. L’équipage nordiste a dû puiser dans ses dernières forces pour décrocher la victoire finale.
« Il y a trois semaines, nous n’étions pas sûrs de pouvoir faire le Tour à cause de notre problème de quille, souligne Arthur Meurisse. Être au départ était déjà la première victoire. Ça été une équipe de fou, un bateau de fou et un Tour de fou. Nous avons tiré dessus et sur l’organisme aussi. Nous sommes bien cramés, mais c’est ce que nous étions venus chercher. Et ce scénario de fou en arrivant à Saint-Cast Le Guildo, les trois premiers bateaux à égalité de points. C’était génial. Nous étions remontés comme une pendule pour cette dernière manche. Notre électricité nous a abandonnés, nous nous sommes retrouvés seuls en nous disant que ça n’était pas forcément gagné d’avance. Nous avons pris un bon départ et nous avons marqué Orlabay jusqu’à la fin. J’ai navigué avec une super équipe. Nous avions un peu des lacunes en termes de vitesse sur certains bords et à quatre, nous nous motivons, chacun donne son point de vue sur les réglages et on essaye. »
Les valeurs essentielles du Tour Voile
Détection, formation et transmission : autant de valeurs essentielles au Tour Voile qui ont été honorées lors de cette nouvelle édition. Cet événement a de nouveau permis aux marins d’acquérir une expérience inestimable au cours de ces deux dernières semaines.
« C’est le meilleur entraînement que je pouvais faire, affirme Pep Costa, skipper d’Auray Quiberon by Orlabay. J’ai appris énormément. C’est que du bonus pour ma prochaine Solitaire. Je sais que dans les départs, je pourrais être meilleur, dans les phases de vitesse aussi. Je n’aurais pas pu rêver mieux pour me préparer. »
Leurs pérégrinations les ont emmenés des côtes nordiques jusqu’en Belgique, en passant par la Normandie et le Nord de la Bretagne. Un parcours à la fois audacieux et exigeant, semé d’embûches. Les 15, puis 14 Figaro Beneteau 3, en raison de l’abandon du CER-Ville de Genève à la suite de son talonnage au large de Dunkerque, ont ainsi dû éviter les bancs de sable mouvants, ainsi que les courants forts et les rochers.
Les concurrents se sont arrêtés au total dans 6 villes étapes entre Dunkerque, Blankenberge, Dieppe, Deauville, Le Havre et Saint-Cast Le Guildo. Ils étaient 108 marins à participer à ce Tour Voile 2024, dont près d’un tiers avait déjà répondu présent lors de l’édition de la Renaissance, l’année dernière.
Aussi, le Tour Voile est un véritable tremplin de la course au large. Un constat que partage Arthur Meurisse : « Ma participation au Tour Voile en 2023 m’a poussé à vouloir m’essayer à la course au large en solitaire. Ça a pas mal porté ses fruits cette année. Je suis en train d’essayer de ficeler ma participation à La Solitaire dans un mois. L’idée serait de pouvoir encore en faire pendant deux ou trois ans pour apprendre davantage comment le bateau marche. On ne s’improvise pas coureur au large. C’est un métier, il faut apprendre. »
De la bataille intense, des sourires et des accolades sur les pontons, tels sont les maîtres mots de cette édition 2024… Et certainement de celle de 2025 ! Les concurrents n’avaient qu’une envie : revenir l’année prochaine.
Le bilan d’Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot, dirigeants d’Ultim Sailing, organisateurs et producteurs exécutifs du Tour Voile
« Cette nouvelle édition du Tour Voile a tenu toutes ses promesses. Yann Eliès, avec beaucoup d’humilité et tout son savoir-faire de marin professionnel, a pris brillamment les rênes de sa première grande épreuve en tant que directeur de course. Nous avons lancé 22 manches depuis le lancement de ce Tour Voile le 28 juin dernier à Dunkerque, atteignant ainsi notre objectif. Les 108 marins terminent fatigués mais profondément satisfaits ; notre plus grande victoire est de les voir animés par l’envie de revenir l’année prochaine.
Côté bilan à terre, après nous être appuyés en partie sur le Tour de Bretagne à la Voile en 2023 pour la Renaissance du Tour, nous avons eu, cette année, un éventail de choix plus larges. Avec Yann Eliès, nous avons élaboré un parcours visant à maximiser le temps passé en mer. Chaque jour, les marins ont régaté dans relâche, et les villes-étapes ont été à la hauteur du spectacle exceptionnel qu’ils nous ont offert pendant ces 15 jours. »