Encore une belle bataille pour cette huitième course du Tour Voile reliant Lorient à Quiberon. Le trio de tête est resté groupé durant l’intégralité du parcours d’une vingtaine de milles. Le vent erratique de ce samedi 8 juillet a contraint le comité de course à raccourcir le tracé pour la troisième fois consécutive. Marine Nationale – Fondation de la mer termine à la première place. Dunkerque Voile, qui comptait deux invités de marque – Violette Dorange et Thomas Ruyant, et Équipe Bretagne Jeunes Habitable complètent le podium.
La flotte s’est élancée sous Groix ce samedi en fin de matinée dans un vent de sud d’une douzaine de nœuds, avant de prendre de la droite jusqu’à Sauzon. Ce dernier n’aura malheureusement pas joué le jeu jusqu’à la fin du parcours.
« Heureusement que le courant était avec nous, souligne Elliot le Dem, équipier à bord de Marine Nationale – Fondation de la Mer. Le courant, rentré en baie de Quiberon en milieu d’après-midi, nous a aidé à passer. Sinon l’histoire aurait été différente. C’est cool d’avoir réussi à battre Thomas Ruyant et Dunkerque Voile. Il y a eu un beau match entre nous jusqu’à Sauzon. Nous avons ensuite réussi à partir un peu par l’avant avec du nouveau vent tandis que les autres sont tombés dans une « molle », ce qui nous a arrangé. » Âgé de 23 ans, Elliot découvre à travers le Tour Voile la navigation au large. « J’apprends tous les jours grâce à Philippe (Hartz) et Pierre (Leboucher), notamment sur la météo ou leur façon de réfléchir aux différentes stratégies. Pour moi qui fais plutôt de « l’inshore », commencer à leurs côtés est quand même un vrai bonus. Ça se passe super bien. »
Des mentors de marque
L’équipe dunkerquoise a également eu la chance de profiter de l’expérience de Thomas Ruyant et de Violette Dorange pour cette nouvelle course. « Ils sont bien ces petits jeunes, ils gazent bien et ne lâchent rien. C’est chouette de voir des Dunkerquois qui s’y mettent un peu, qui sont motivés et qui ont envie de rejoindre le circuite Figaro Beneteau. C’était intéressant. Ils ont toute leur place, constate Thomas Ruyant. Même si la journée n’a pas été très ventée, il y avait quand même du boulot en trajectoire pour anticiper l’arrivée sur Sauzon. »
Le skipper nordiste a lui aussi fait ses armes en Figaro Beneteau avant de se lancer à l’assaut du Vendée Globe. L’invité d’honneur était heureux de revenir sur un plus petit bateau. Il a d’ailleurs pris son rôle de mentor au sérieux. « J’étais plus sur la partie navigation météo. J’avais déjà bien analysé les fichiers météo hier soir et ce matin. Je craignais que l’on se fasse manger par la molle plus tôt que prévu. Ça a finalement été, nous avons réussi à avoir un peu de vent jusqu’à la Teignouse. Et ensuite c’était rideau. Nous avons parcouru le long bord avec la Marine Nationale et les Bretons. La manche s’est faite entre nous trois. Le reste de la flotte a choisi de prendre la route directe vers Sauzon, ce qui ne semblait pas être une très bonne idée… ».
Le marathon continuera demain avec une nouvelle course inshore. Le match n’est pas encore terminé pour le reste de la flotte qui continue de s’accrocher et de rêver à un futur podium.
Dunkerque Voile s’installe comme leader du classement général provisoire à l’issue de cette course entre Lorient et Quiberon.
Ils ont dit :
Paul Morvan – skipper d’Équipe Bretagne Jeunes Habitable (troisième de cette 8ème course)
« Nous avons pris un super départ. Nous avons perdu de la vitesse lorsque nous sommes passés sous « gennak ». Nous avons été un peu distancés à ce moment-là. Ça a matché à nouveau en arrivant sur Belle-Île. Nous étions à deux mètres de Dunkerque à ce moment-là, et Marine Nationale à 15 mètres devant. Nous avons fait route tout droit vers Quiberon ensuite, et le jeu ne s’est pas trop rouvert. Le vent s’est un peu arrêté pour ceux de derrière, c’était dur de revenir. Mais nous sommes satisfaits de notre troisième place, devant il y a quand même Thomas Ruyant et Violette Dorange. Nous nous disons que c’est pas mal d’avoir réussi à les tenir. Il y a eu une belle bagarre toute la journée. Il fallait se remettre dans une bonne spirale après les derniers jours plus compliqués. Nous sommes dans une bonne phase. Ça fait plaisir. »
Zacharie Pilo – Precitechnique
« Nous finissons DNF (Did Not Finish), comme la moitié de la flotte. Ils ont fermé la ligne d’arrivée 10 longueurs avant que nous la passions. Nous avons pointé huitième à la bouée de Sauzon. Nous tenions bien la flotte, nous avions pris la bonne option au bon moment et en arrivant vers Belle-Île, nous sommes tombés dans une molle. Nous avons passé une heure à faire un mille pour aller jusqu’à Sauzon. Je suis content, à part le départ, nous avons fait une belle manche. »
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