25 JUIN 13 JUILLET
2025

Thomas Ruyant « Le Tour Voile est un excellent moyen de susciter des vocations »

Le Dunkerquois, Thomas Ruyant, est retourné dans sa ville natale ce samedi 29 juin pour rencontrer les 15 équipages du Tour Voile 2024. Ce compétiteur hors pair a lui aussi fait ses armes dans les années 2000 sur le Tour de France à la Voile. Depuis, il parcourt les océans et se prépare pour le départ du prochain Vendée Globe, en novembre prochain.

 

Quelle est l’importance du Tour Voile dans la transmission et la formation ?

Thomas Ruyant : J’ai participé au Tour Voile entre 2006 et 2010 en Farr30. À cette époque, c’était vraiment la porte d’entrée pour accéder au circuit Figaro et à la course au large. J’ai passé mes premières nuits en mer sur le Tour, ce qui a été très formateur pour ma génération et celle d’avant. En Diam 24, cet aspect s’est un peu perdu, même si ce format était intéressant à sa manière. Je suis heureux de voir les Figaro Beneteau 3 prendre le relais, permettant de revenir au format initial avec des courses offshore. C’est chouette de voir Dunkerque en tant que ville de départ. L’année dernière, j’ai d’ailleurs fait une étape avec les Dunkerquois.

Avez-vous prévu de revenir cette année ?

Thomas Ruyant : Non, car c’est l’année du Vendée Globe. Ces prochains mois s’annoncent chargés. Je suis content de voir Arthur Meurisse ( skipper de Dunkerque Voile) bien gérer son projet. C’est super de voir des Dunkerquois monter en puissance. Je vais continuer à suivre le Tour de loin cette année.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années Tour Voile ?

Thomas Ruyant : C’était une véritable découverte. J’ai commencé la voile en laser assez tardivement. Le Tour Voile représentait pour moi la grosse épreuve. Ce furent mes premières nuits sur un bateau, au contact de grands marins. Le Tour, à mon sens, peut s’intégrer parfaitement dans un cursus pour aider de nombreux jeunes marins dans leurs premiers pas.

Dunkerque est une ville importante dans l’histoire du Tour Voile…

Thomas Ruyant : Il n’y a pas beaucoup de ports d’accueil plus au Nord pour les bateaux. Dunkerque reste quand même une ville tournée vers la mer, avec un beau plan d’eau, même s’il peut être piégeux et compliqué en raison des bancs de sable et des enrochements. C’est aussi une ville qui sait accueillir. Puis, c’est ma ville de cœur.

« Il est important d’avoir un support monotype pour cette course »

Quels conseils donneriez-vous aux navigateurs qui démarrent cette édition 2024 ?

Thomas Ruyant : C’est une course longue où il faut se préserver et peut-être faire tourner un peu les équipages. À Dunkerque, il faut faire attention aux courants, il y a des petits détails à exploiter à ce niveau. Et surtout, ne pas oublier de prendre du plaisir et d’accumuler de l’expérience en Figaro Beneteau 3. Ce sont des bateaux chouettes.

Le retour à la monotypie est-il une bonne idée selon vous ?

Thomas Ruyant : Il est important d’avoir un support monotype pour cette course, car c’est idéal pour faire ses armes. Le Figaro Beneteau 3 est un monocoque habitable, qui permet de passer des nuits en mer. C’est un excellent choix aujourd’hui.

 Quels sont les pièges que les concurrents devront éviter jusqu’à la fin de la compétition le 14 juillet prochain ?

Thomas Ruyant : Il y en a partout, comme en Normandie, où les courants sont forts. C’est pour cela que cette course est très formatrice. Nous y rencontrons un panel de situations assez dingues, avec de magnifiques côtes et plein de choses à jouer. Cette diversité fait la force du Tour Voile. C’est un excellent moyen de susciter des vocations.

Cela a-t-il été votre cas ?

Thomas Ruyant : Oui le Tour Voile m’a donné envie de continuer et m’a appris énormément de choses. Ça serait génial que dans les prochaines années, nous puissions augmenter la flotte à une vingtaine de bateaux.

 

© Jean-Marie LIOT / Tour Voile
© Jean-Marie LIOT / Tour Voile