25 JUIN 13 JUILLET
2025

Un parcours audacieux et exigeant

La 45ème édition du Tour Voile s’élancera de Dunkerque, le 26 juin prochain. Après une étape en Belgique, cette édition 2024 fera la part belle à la Normandie en mettant le cap sur Dieppe, Deauville puis Le Havre, avant de se conclure le 14 juillet en Bretagne Nord, à Saint-Cast Le Guildo.

Ce parcours de haut niveau, en Mer du Nord et en Manche, proposé par Ultim Sailing et dessiné par Yann Eliès, le directeur de course, annonce une quinzaine pleine de défis pour la flotte des Figaro Beneteau 3 !

Dunkerque : du 26 au 30 juin

Blankenberge (BEL) : du 30 juin au 2 juillet

Dieppe : du 3 au 5 juillet

Deauville : du 6 au 8 juillet

Le Havre : du 9 au 11 juillet

Saint-Cast Le Guildo : du 12 au 14 juillet

Dunkerque en entrée

Sacrée mise en bouche pour les concurrents du Tour Voile que de débuter à Dunkerque ! La navigation dans les eaux de la Mer du Nord et de la Manche est ardue, testant même les marins les plus chevronnés. Contrairement aux côtes bretonnes, hérissées de rochers, les bancs de sable de cette région sont mouvants et représentent des pièges redoutables. Les forts courants ajoutent une dimension cruciale à cet ensemble, tout comme le trafic maritime dense.

Jules Delpech à bord de La Réunion, s’enthousiasme de ce futur terrain de jeu : « C’est une opportunité extraordinaire que le Tour Voile nous offre de découvrir le Nord de la France et la Belgique ! Cela change vraiment de nos circuits habituels. Puis, les zones complexes rendront la compétition encore plus intéressante. »

Le lien entre la ville de Dunkerque et le Tour Voile est tout à fait singulier (35 fois ville-étape). Pour Albane Dubois, skipper de Mars’elles Sailing Team, pouvoir prendre le départ dans sa ville natale est un rêve de gosse sur le point de se réaliser. « C’est une émotion particulière de s’élancer de la maison. En 2021, juste avant de partir aux Jeux Olympiques au Japon, je suis venue saluer les copains au départ du Tour Voile. C’est une étape mythique. » Et Yann Eliès d’ajouter : « C’est une terre d’accueil. Ses bassins sont super sympas, car Dunkerque est un ancien port de pêche à la morue. Il y a aussi une grande tradition voile là-bas. »

 

La Belgique à l’honneur

La Belgique occupera une place de premier plan dans cette nouvelle édition. La première étape de ralliement, dont le départ sera donné le 29 juin, conduira les marins à Blankenberge, station balnéaire bordée d’une plage s’étirant sur près de 3 kilomètres. Une navigation le long de ce plat pays, avant d’entamer, le 2 juillet, la première épreuve de 24 heures offshore, les menant jusqu’à Dieppe.

« Les concurrents devront contourner une vaste zone interdite qui les contraindra à traverser La Manche et à s’aventurer dans le trafic maritime au large. Nous sommes dans un goulet d’étranglement avec l’un des plus gros trafics au monde à cet endroit-là, confie Yann ElièsNous les cantonnerons au Nord de la France, ils repasseront donc vers Dunkerque, Calais… avant d’arriver en Normandie. »

Là, ils seront conduits à tirer des bords le long de cette côte de craie afin d’atteindre Dieppe. « Une côte sympa. Mais par temps venteux, la mer n’est pas facile, car les vagues sont très courtes », souligne le directeur de course.

Entre chaque épreuve de ralliement, des parcours côtiers et construits viendront nourrir la compétition. « Je viens du large, je suis donc vraiment typée offshore, souligne Estelle Greck, à bord de Auray Quiberon by Orlabay. Je me suis engagée dans ce projet, car je dois progresser sur les parcours inshore. »

 

Des étapes de ralliement de 24 heures

À chaque étape de ralliement, les concurrents s’embarqueront pour 24 heures de navigation. Ils quitteront « la ville aux quatre ports » le 5 juillet pour Deauville et son port à marée ; l’occasion pour le Tour Voile de saluer le passage de flamme devant la ligne de départ.

« Selon les conditions météos, nous tenterons de leur faire traverser La Manche jusqu’à l’île de Wight, détaille Yann Eliès. Et si cela n’est pas possible, nous essaierons lors de l’étape entre Deauville et Le Havre. »

Le Havre, ville chère aux marins, aujourd’hui inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, accueillera, après Deauville, la caravane du Tour du 9 au 11 juillet, avant que celle-ci ne rejoigne Saint-Cast Le Guildo.

Mais avant de connaître le podium final, les jeunes marins devront affronter les passages du Raz de Barfleur et du Raz Blanchard, comptant parmi les endroits les plus engagés en termes de courants, les obligeant à faire de la navigation rase cailloux. « Nous connaissons un peu ces coins-là, c’est très intéressant techniquement ; et si tu arrives à passer au bon moment de la marée, tu peux prendre une avance considérable. En revanche, une mauvaise gestion peut aussi te coûter cher », relate Estelle Greck.

Cette dernière étape est elle aussi emblématique et caractéristique du Tour Voile, selon le directeur de course. « C’est comme ça que je l’ai connu dans les années 2000. Ça sera du rase-côte, des cailloux, du courant, du mélodrame et du suspense, plaisante-t-il. Et puis Saint-Cast Le Guildo, ce sont aussi des navigations vers le Cap Fréhel, cap mythique du départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. »Cette saison encore, les coureurs seront confrontés à une grande diversité de situations de navigation et de formats de course. Les bons coups comme les erreurs auront un impact direct sur le classement. Une compétition toujours ancrée dans la transmission intergénérationnelle et la préparation de l’avenir. « Je suis convaincu que ceux qui remporteront le Tour Voile seront les grands marins de demain, se réjouit Yann Eliès. Ce sont ceux que nous verrons au départ des prochaines Route du Rhum ou du Vendée Globe. »