Les 13* équipages du Tour Voile ont quitté Deauville à 13h16 ce lundi 8 juillet pour une chevauchée de près de 230 milles à travers la Manche, en direction du Havre, où ils devraient arriver demain, 9 juillet. Ce parcours exigeant mettra à l’épreuve les concurrents, qui devront jongler entre la gestion de la fatigue et la maîtrise des techniques de navigation.
Cette Grande Course, à coefficient 3, s’annonce primordiale pour les leaders du classement général provisoire, tout en offrant un apprentissage de taille pour les marins les moins expérimentés.
Une transmanche comme terrain de jeu
À 12h26 les dernières salves d’encouragement résonnaient entre les équipages restés à terre et ceux qui s’apprêtent à passer la nuit en mer, sous les acclamations des spectateurs aux abords du quai de l’Impératrice Eugénie. Voilà plus de 10 jours que les équipages se mesurent sur des parcours construits, côtiers et offshores. Ce 8 juillet, une nouvelle Grande Course attend les marins, qui commencent à ressentir la fatigue accumulée. Un véritable marathon nautique.
« Nous arrivons à un moment où ils sont crevés, détaille Yann Eliès, le directeur de course. C’est également là que nous commencerons à voir des disparités entre les équipes professionnelles et les jeunes équipages, ainsi que ceux qui sont en sous-effectif et qui ne peuvent pas autant se relayer. »
Hier, à peine les trois parcours construits de la journée achevés, il était déjà temps pour les coureurs de scruter les prévisions météos pour la nouvelle Grande Course à venir. « Nous avons fait quelques routages en réactualisant les fichiers, dans l’optique d’avoir les dernières informations météos », souligne Elena Circiello-Vaillant, APCC Voile Sportive.
L’esprit d’équipe de rigueur
Certains navigateurs, à l’instar de Tiphaine Rideau à bord d’Équipe Bretagne Jeunes Habitable, vivront leur première traversée de La Manche. Épaulés par Damien Cloarec, les jeunes marins bretons se relaieront à la barre cette nuit pour entamer la journée de demain avec énergie.
« Je leur ai conseillé de prendre bien soin les uns des autres, explique leur coach, qu’ils se changent avant la nuit, car ça sera un bord de spi assez costaud dans 25 nœuds sur la portière. Le Figaro Beneteau 3 mouille beaucoup. »
Et Elena Circiello-Vaillant d’ajouter : « Il est crucial de veiller à une alimentation adéquate, à une hydratation suffisante, et à maintenir une vigilance constante sur la cartographie pour observer attentivement ce qu’il se passe. » Une organisation globale indispensable pour optimiser les ressources de chacun, la flotte devant gérer le rail des cargos en montant vers l’Angleterre et en redescendant vers Le Havre.
Un parcours complet
Les Figaro Beneteau 3 tutoieront, en effet, les côtes anglaises demain au lever du jour, en contournant, par le Sud, la mythique île de Wight.
« Je ne connais pas cette côte, appuie Tiphaine. Nous savons qu’il y a pas mal d’effets de site à prendre en compte. Et il ne faudra pas oublier le courant pendant toute notre traversée. Nous aurons du boulot. Il faudra être vigilants. »
Avant cela, la flotte s’aventurera à travers les courants du Cotentin, notamment du côté de Cherbourg, avec des petits jeux tactiques vers la pointe de Barfleur. Le vent devrait rentrer assez rapidement. Il y aura pas mal de coups à jouer avec du vent forcissant.
« Nous ne sommes pas là pour sucrer les fraises, se motive Thimoté Polet, à bord de Paprec. Ça sera sympa, avec un peu toutes les conditions, un bord sous spi où ça peut aller un peu vite, jusqu’à un moment un peu plus mou vers la fin de la course. Nous sommes contents d’arriver au Havre, dans la plus belle ville du monde. Mais en plus, dans la plus belle région de France. »
Selon les dernières estimations, les premiers Figaro Beneteau 3 devraient être au Havre entre 18h et 21h demain, juste à temps pour visionner la demi-finale opposant la France à l’Espagne.
*Neka Sailing n’a malheureusement pas pu prendre le départ de cette Grande Course Deauville-Le Havre aujourd’hui. À la suite de leur talonnage lors de la Grande Course précédente entre Dieppe et Deauville, l’équipage doit procéder à des vérifications avant de reprendre la mer. Le Figaro Beneteau 3 Neka Sailing sera gruté ce jour au port de plaisance du Havre.